Dr Mendelsohn : Ch2 - Les parents ont plus de sagesse que les médecins
Chapitre 2
LES PARENTS ET LES GRANDS-PARENTS ONT PLUS DE SAGESSE QUE LES MÉDECINS
Les parents croient que je plaisante quand je leurs dis: les parents et les grands-parents sont plus compétents que les médecins pour s'occuper de la santé des enfants. ]' en suis pourtant profondément convaincu.
Si vous avez moins de cinquante ans, il est très peu probable que vous ayez rencontré un « médecin de famille» classique, devenu rare de nos jours. Ceux d'entre nous qui en ont connu un, gardent certainement le souvenir d'un homme chaleureux, affectueux, simple, amical et rassurant.
Ce médecin était souvent attaché à notre famille depuis deux, trois, voire quatre générations. Il connaissait personnellement chacun d'entre nous et nous voyait comme des êtres humains à aider, et non comme des sujets à soumettre à des interventions technologiques ou pharmacologiques (que les médecins d'aujourd'hui substituent trop souvent à l'examen clinique et au bon sens).
Notre médecin de famille connaissait notre histoire médicale, de même que celle de nos parents et de nos grands-parents. Il nous écoutait patiemment, répondait tranquillement à nos questions, calmait nos craintes et nous expliquait de façon simple et claire ce qui se passait dans nos corps et dans nos esprits. Son cabinet était accueillant.
Si nous étions trop malades pour aller le consulter, il venait à domicile, jugeant plus logique qu'un médecin en bonne santé aille visiter un malade que le contraire. II ne laissait pas son éducation médicale et son «ego» étouffer son humanité et son bons sens. Si nous avions besoin d'un médicament, il nous le prescrivait mais, le plus souvent, il apaisait nos peurs et nos anxiétés par son calme et un geste amical, puis laissait la nature faire son travail.
Certes, ma description est quelque peu romancée, mais il n'en est pas moins vrai que nous aimerions avoir de tels médecins encore aujourd'hui. Ils sont malheureusement rares et c'est donc à vous, parents, d'assumer une partie de ce rôle.
Comment puis-je affirmer que les parents, sans éducation médicale, sont plus capables que les pédiatres de répondre à la plupart des besoins de leurs enfants dans le domaine de la santé? Simplement parce que vous avez plus de temps et d'attention à donner que votre médecin. Les éléments les plus importants dans le diagnostic d'une maladie sont les changements de comportement, l'apparence et l'histoire médicale de l'enfant. Comme parents, vous êtes très sensibles aux changements de comportement de votre enfant.
Vous notez aussi les changements de son apparence et c'est vous qui connaissez le mieux son histoire médicale, la vôtre et probablement aussi celle de vos parents. Le pédiatre type ne connaît pas votre enfant aussi bien que vous et, avec ses 30 à 50 patients par jour, il n'a guère le temps d'apprendre à le connaître. Tout son arsenal technique (tests, vaccins, rayons X, médicaments, théories) est moins utile, dans la plupart des cas, que le bon sens des parents.
Ne laissez pas votre pédiatre décider si votre enfant est malade ou non. Vous êtes bien mieux à même de juger de sa condition physique, simplement parce que vous le connaissez mieux.
COMMENT FAIRE UN DIAGNOSTIC ?
Si votre enfant ne se sent pas malade, n'a pas l'air malade et réagit normalement, il est très clair qu'il n'est pas malade, en tout cas, pas assez malade pour voir un médecin. N'avez-vous pas souvent été tenté de consulter un médecin lorsque votre enfant se plaignait de mal au ventre ou de mal à la tête et ne l'avez-vous pas trouvé deux ou trois heures plus tard en pleine forme, chahutant avec ses frères et sœurs ? Je viens de vous donner la première des trois lois pour établir un diagnostic, mais je vais la répéter, car elle est la plus importante.
Loi numéro 1: Si votre enfant ne se sent pas malade, n' a pas l'air malade et réagit normalement, il n'est probablement pas malade.
Loi numéro 2: Donnez assez de temps aux ressources merveilleuses de Mère Nature pour agir avant d'exposer votre enfant aux effets secondaires possibles des traitements de votre médecin, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Le corps humain a une remarquable faculté de se guérir lui-même, qui, dans la plupart des cas, dépasse de loin tout ce que la science médicale peut nous offrir, et sans effets secondaires !
Loi numéro 3: Le sens commun est l'outille plus utile contre la maladie. Votre médecin n'en a pas plus que vous (ce n'est pas ce qu' il a appris pendant ses études) et il sera moins enclin à l'exercer!
Bien sûr, il existe quelques maladies graves pour lesquelles un traitement médical est indispensable, mais dans le cas des enfants, elles sont l'exception plutôt que la règle. Donc, la question à se poser est la suivante: comment les parents peuvent-ils reconnaître les maladies graves ?
Réponse: on ne réussit pas toujours à les reconnaître, que l'on soit parent ou médecin. Cependant, quand vous aurez fini la lecture de ce livre, vous serez capable de juger de la gravité de la plupart des maladies de votre enfant et vous n'aurez besoin de consulter un médecin que dans un nombre limité de cas où vous resterez dans le doute.
J'ai souvent observé, dans mon enseignement et ma pratique professionnelle, que la plupart des médecins font un très bon travail en face de malades graves et un très mauvais travail en s'occupant des bien-portants.
Pendant les études de médecine, l'étudiant passe trois mois à apprendre les détails de maladies d'enfance qui étaient importantes il y a quelques décennies, lorsque les programmes étaient établis, et qui ont aujourd'hui virtuellement disparu.
On lui inculque de nombreux éléments d'information non objective au sujet des vaccins et l'enseignement de la pharmacologie ne prend guère de place en dépit du fait que le futur médecin va «rendre» plus d'enfants dépendants des drogues que les revendeurs les plus actifs de la place. En quatre ans d'école de médecine, la pharmacologie n'est enseignée que pendant 60 heures environ, dont la majorité sont des heures de théorie. Par la suite, la principale source d'information des médecins sur les médicaments qu'il administrent à leurs malades est constituée par une année de « visiteurs médicaux» employés par l'industrie pharmaceutique.
ON N'ENSEIGNE PAS AUX MÉDECINS L'IMPORTANCE DE LA NUTRITION
On n'enseigne pratiquement rien dans les écoles de médecine sur l'importance primordiale de l'alimentation pour le diagnostic et le traitement. Les médecins commencent donc à pratiquer sans se rendre compte que les allergies alimentaires sont la cause de nombreuses maladies infantiles et qu'une alimentation saine est la base d'une bonne santé. C'est cette ignorance qui les pousse à utiliser des médicaments dans le traitement de maladies qu'on aurait pu guérir par un simple changement de régime.
Lorsque l'étudiant fait un stage dans un service de pédiatrie, il n'apprend pas grand-chose sur le monde réel de la médecine. Il passe presque tout son temps à administrer des vaccins ou à distribuer des vitamines et des échantillons de lait en poudre. Les bébés viennent pour des examens de routine et il voit rarement un enfant vraiment malade.
On apprend aux jeunes médecins à se moquer des naturopathes, des thérapeutes « holistiques » et de toute forme de soins qui n'exige pas un diplôme de médecin. On leur apprend à se gausser des «charlatans », mais personne ne leur montre le charlatanisme dans la médecine conventionnelle. Comment peut-on condamner ceux qui traitent leurs patients avec du Laetrile (Le Laetrile, extrait de l'amande d'abricot, est un médicament utilisé pour traiter les cancéreux. Ce médicament a fait l'objet de controverses aux Etats-Unis où il n'est pas officiellement autorisé. N.d.T) quand on a soi-même utilisé des médicaments comme la thalidomide avant qu'ils ne soient retirés du marché à cause des désastres qu'ils ont causés?
Les médecins apprennent peu de choses sur l' allaitement maternel - la meilleure protection à long terme pour le petit enfant - et le plus souvent auprès d'hommes qui n'éprouvent guère d'intérêt pour cette fonction vitale et n'en ont pas l'expérience. Moi-même, en quatre ans d'école de médecine, je n'ai eu qu'une heure de cours sur cette alimentation originelle qui, pourtant, a une influence prépondérante sur le développement et la santé des enfants. Mais pendant que mes maîtres dormaient, les fabricants de lait en poudre étaient bien éveillés et j'étais submergé par un déluge de littérature publicitaire...
En réalité, on enseigne davantage aux étudiants en médecine à réussir leur installation qu'à maintenir leurs clients en bonne santé. On leur apprend à se comporter comme des médecins, à préserver l'image du médecin «qui sait tout et mérite le respect de ses patients».
On pourrait espérer que les insuffisances des études du jeune médecin soient compensées par ce qu'il va apprendre durant ses années d'hôpital, mais ce n'est pas le cas. L'interne s'occupe de patients hospitalisés et apprend à utiliser des canons contre des moustiques, à cause de l'importance donnée aux techniques diagnostiques de pointe, à la chirurgie et à d'autres actes agressifs typiques de la routine hospitalière. Ce n'est pas là non plus qu'il va acquérir de l'expérience dans le domaine des maladies d'enfance.
Lorsqu'il termine ses années d'hôpital et ouvre son cabinet, le pédiatre type connaît peu de choses et sait en faire encore moins. Il ne connaît pas les risques des traitements agressifs qu'il administre, il connaît malles effets secondaires des médicaments qu'il prescrit, de même que les dangers de la chirurgie qu'il conseille ou pratique. Il ne sait pas que les tests qu'il emploie ne sont souvent pas fiables et il ignore les limites de la technologie médicale. Surtout, il ne sait pratiquement rien sur les sujets les plus importants dans le domaine de la santé des enfants: les conséquences des facteurs nutritionnels, allergiques, psychologiques et émotionnels...
De nos jours, les pédiatres traitent des enfants qui n'en ont pas besoin et envoient à des spécialistes ceux qui sont blessés ou sérieusement malades. Le pédiatre joue donc souvent le rôle de « triage », distribuant ses patients à divers spécialistes.
J'ai eu la ferme conviction qu'un spécialiste n'est pas indispensable pour remplir ce rôle. La plupart des maladies d'enfance peuvent être traitées à la maison par des parents attentifs et bien informés. Lorsqu'un traitement médical est indiqué, il peut aussi bien être administré par des généralistes ou directement par des spécialistes. En fait, si on leur en donnait la possibilité, des infirmières pourraient remplir la plupart de ces fonctions, ce qui est pratiqué dans bien des pays qui ont peu de pédiatres, mais des statistiques de santé meilleures que les nôtres.
Les enfants de ces pays se portent mieux, car il y a moins d'interventions médicales; il sont donc moins exposés à des médicaments potentiellement dangereux et à la technologie médicale. Bien que les écoles de médecine en Amérique n'enseignent presque rien à leurs étudiants dans le domaine de la pharmacologie, elles leur apprennent quand même à utiliser tous les nouveaux médicaments et toutes les techniques médicales existantes. De nouveaux médicaments et de nombreux appareils sortent presque chaque jour sur le marché et, le plus souvent, ils sont potentiellement dangereux. La plupart des parents pensent (et ils devraient avoir le droit de le penser) qu'ils peuvent faire confiance à la FDA dont le devoir est d' empêcher la vente des médicaments tant qu'ils n'ont pas donné. des preuves de sécurité totale. La plupart des médecins ont la même confiance (mais ils n'ont pas ce droit parce qu'ils en savent plus long).
Pratiquement tous les médicaments sont lancés sur le marché sans essais suffisants sur les humains. Ces médicaments peuvent avoir chez certains patients des effets indésirables, immédiats ou à court terme, qui n'ont pas encore été découverts. Le risque d'effets secondaires à long terme est encore plus grand et j'en parlerai plus loin. Ces effets secondaires à long terme ne sont jamais connus au moment où les nouveaux médicaments sont introduits et, parfois, on ne s'en rend pas compte avant des dizaines d'années.
L'histoire de la médecine, dans tous les pays, est pleine d'exemples de médicaments jugés corrects pour l'usage humain, qui furent ensuite retirés du marché après avoir fait de très nombreuses victimes. Vous vous rappelez peut-être le cas de la thalidomide.
Pour compliquer le problème, les administrations ont le pouvoir d'empêcher la mise sur le marché de médicaments insuffisamment testés, mais elles n'ont pratiquement aucune autorité pour exiger le retrait du marché de spécialités existantes. L'administration américaine (FDA) n'a de service efficace de surveillance qui pourrait l'alerter et alerter le public des effets secondaires des nouveaux médicaments, c'est pourquoi les dangers de ces substances sont souvent d'abord révélés publiquement en Europe où la surveillance est plus stricte.
LES MÉDECINS FONT RAREMENT DES RECHERCHES SUR LES MEDICAMENTS QU'ILS UTILISENT
Même lorsque des doutes sont émis sur des remèdes communément prescrits, la plupart des médecins n'y prêtent guère d'attention. Les fabricants de plusieurs des spécialités souvent utilisées pour les enfants ont été sommés par l'administration d'apporter des preuves de leur sécurité et de leur efficacité, sans quoi elles seraient retirées du marché.
Ils se querellent avec l'Administration depuis des années, continuent à vendre ces médicaments, et les médecins continuent il les prescrire. Il ne s'agit pas d'une demi-douzaine produits, mais de centaines !
Il paraît presque incroyable que les parents américains dépensent chaque année des millions de dollars pour des médicaments dont leurs médecins ne savent pas s'ils sont réellement efficaces, ou même lorsque des gens sérieux affirment le contraire.
En 1979, l'Administration américaine a jugé inefficaces 30 médicaments fréquemment prescrits, dont la moitié sont souvent administrés à des enfants. La prochaine fois que votre médecin prescrit un médicament à votre enfant, demandez-lui si son efficacité est prouvée. Dans les débuts de ma pratique, lorsque j’étais encore assez naïf pour croire sur parole ce qu’on m’avait enseigné, j'ai été coupable de ce type de comportement. Pendant mes années d'hôpital dans le service de pédiatrie, on m'a appris à utiliser les rayons X pour traiter l'hypertrophie amygdales, l'acné, les champignons du cuir chevelu, ainsi que l’hypertrophie des ganglions et du thymus. Personne ne m’avait averti des conséquences à long terme de ces traitements et l'idée de causer un quelconque préjudice à mes patients ne m'effleura pas.
En ce temps-là, je prenais tout pour argent comptant et je trouvais normal que mes patients fassent de même. J’en ai honte aujourd'hui. Je suspecte toute nouvelle mode médicale, car je sais que ces traitements aux rayons X ont été responsables d'une réelle épidémie de cancers de la thyroïde, dont de nouveaux cas sont découverts chaque jour. Le fait qu'en irradiant des ganglions ou des thymus nous traitions des «non-maladies» rend la chose encore plus tragique (ces glandes régressent spontanément sans traitement).
Qui sait quelles seront les conséquences futures de ce qu'on enseigne aujourd'hui dans les hôpitaux ? Voici ce que les jeunes médecins apprennent à utiliser: des lampes pour traiter la jaunisse des nouveau-nés, la tympanostomie pour les infections des oreilles, les antibiotiques pour presque tout, les hormones pour contrôler la croissance, des médicaments puissants pour modifier le comportement des enfants et d'autres médicaments, tests, vaccins et examens dont les effets à long terme ne sont pas connus. C'est l'avenir qui dira les conséquences de tout cela, mais si vous examinez les désastres qui ont déjà jonché la route du «progrès médical», vous pouvez être sûr qu'elles seront nombreuses et tragiques.
S'il est une constante dans la pratique médicale, la voici: les médecins ne semblent tirer aucune leçon de leurs erreurs. La plupart d'entre eux ont l'air d'oublier le principe de base d'Hippocrate: «d'abord, ne pas nuire». Les médecins font beaucoup de mal, mais la structure même de l'éducation médicale les rend insensibles au mal qu'ils font.
Daniel Borenstein, de l'école de médecine de l'UCLA, a récemment affirmé: «Nous voulons des médecins attentifs et sensibles, mais s'ils le sont trop, il est difficile pour eux de continuer à exercer. La formation des médecins va de pair avec un durcissement de l'esprit.»
L'interne à l'hôpital va devenir très habile dans certains actes médicaux comme piquer des veines et des artères, faire des ponctions lombaires ou placer des tubes dans la trachée ou les bronches. Son habileté, cependant, diminue rapidement quand il quitte l'hôpital et ne pratique plus ces techniques: après un an ou deux, on ne peut plus lui faire confiance dans ces domaines. Heureusement pour lui et pour ses patients, il a rarement l'occasion d' effectuer ces actes qui, à l'hôpital, s'adressent le plus souvent à une population d'enfants victimes de la pauvreté, d'une mauvaise hygiène et d'une alimentation insuffisante ou souffrant de maladies peu courantes en pratique pédiatrique. Comme la plupart des pédiatres s'installent dans les quartiers ou se trouve l’argent, il y a peu de chances qu'ils continuent à traiter des enfants pauvres.
En fait, la plupart du temps, ils traitent des enfants qui n'en ont pas besoin.
QUE FONT LES MÉDECINS QUAND ILS SE SONT TROMPES ?
Une chose qu'on m'enseigna à l’hôpital fut de savoir que faire en cas d'erreur. On ne m'enseigna pas comment parler aux parents pour les aider à mieux gérer leurs émotions négatives et on ne me donna pas de règle éthique, mais on me conseilla d'appeler immédiatement mon agent d'assurance pour lui demander comment procéder. Si je devais m'expliquer publiquement sur une erreur (peut-être fatale), voici quelle était la phrase magique: «Ce qui est arrivé à ce pauvre enfant n'arrive qu'à un enfant sur un million ».
C'est pourquoi, lorsqu'il arrive un malheur, vous entendez souvent les médecins, vous dire: «C'était le cas sur un million ». A Toronto, l'histoire de Stefen Yuz est célèbre: il entra à l'hôpital avec un diagnostic de vomissement psychologique et mourut quelques jours plus tard d'une obstruction intestinale. C'était le cas sur un million, bien sûr, comme cet enfant de Chicago, mort à la suite d'un test d'allergie.
J'ai essayé dans ce chapitre de vous dissuader d'avoir en votre pédiatre une foi aveugle. Ne le consultez qu'en dernier ressort. La plupart des maladies de votre enfant peuvent guérir grâce aux défenses naturelles de son corps, aidées par vos capacités de le soigner, votre attention aimante et votre bon sens.